my blog

Mon avis

Entries feed

Thursday 28 October 2004

Re: La GPL : la meilleure licence pour le logiciel libre

C'est quand même beau le progrès : on peut communiquer avec des gens de beaucoup de façons différentes, notamment par billets interposés. Et j'aime profiter de cette chance, donc je réponds à nouveau à Lucas. J'espère que Lucas ne m'en voudra pas si je cite un peu son texte pour répondre.

La GPL protège les libertés des utilisateurs en limitant un peu celles des développeurs.

Intéressant. Je ne crois pas avoir entendu quelqu'un me présenter les choses comme ça. Cela ne change rien au problème de fond qui est que pour protéger les libertés de certains, on enlève des libertés à d'autres. Pour Lucas, ce n'est pas un problème. De mon côté, je trouve que c'est dommage et que cela peut être un problème.

Ensuite, bien sûr, quand je dis que la GPL est la meilleure licence libre, je veux dire que c'est la meilleure licence libre pour le logiciel libre, bien sûr. Pour le logiciel propriétaire, la meilleure manière de distribuer des LL est le domaine public :-)

Je comprends tout à fait ce point de vue. Mais c'est là que je ne suis pas d'accord. Parfois, il faut savoir donner sans rien attendre en retour. Oui, c'est un risque qu'en n'utilisant pas une licence comme la GPL, une entreprise utilise du code libre pour faire un logiciel propriétaire concurrent et que ce logiciel propriétaire concurrent soit meilleur du fait de certaines améliorations ajoutées et non libérées, et donc qu'il devienne plus populaire que le logiciel libre qui fut son fondement. Mais est-ce que c'est grave ? Pour la plupart des gens, non : le côté libre ne les intéresse pas. Et pour les gens qui sont intéressés par le libre ? Ma seule question sera : pourquoi ces gens, qui sont tout de même relativement nombreux et motivés, ne prennent pas le code libre en question et ne lui ajoutent pas les fonctionnalités manquantes ? Ils peuvent le faire. Cela prendra peut-être du temps, mais ils le peuvent.

En outre, nous sommes arrivés à un moment où certaines entreprises commencent à comprendre qu'en libérant du code, elles gagnent sur plusieurs points : une bonne image, pas de fork à maintenir éternellement mais simplement des contributions à faire accepter dans le logiciel libre, etc. Et elles innovent en créant des fonctionnalités qu'elles vont libérer par la suite pour se distinguer de leurs concurrents. En jouant la carte du libre, elles choisissent l'innovation et non pas le repli sur elles-mêmes. La GPL ne les encourage pas sur la voie du logiciel libre, alors que d'autres licences le font.

Bien sûr, on ne sait pas si c'est une stratégie viable à long terme pour les entreprises, mais pourquoi cette stratégie le serait-elle moins qu'une stratégie tout-propriétaire ?

Je pense que la GPL a eu un grand rôle car elle a permis de cristalliser l'attention sur le mouvement du libre qui est habituellement très diffus. Et je pense qu'elle continuera de jouer un rôle important. C'est une licence que j'aime bien et que j'utilise. Mais ce n'est pas une licence vraiment libre. Et qu'on ne me dise pas que ce n'est pas possible de faire des logiciels vraiment libres. Cela existe depuis un bout de temps.

Wednesday 27 October 2004

Re: Les extrémistes du Libre

Lucas à écrit un joli billet sur les extrémistes du Libre. Il dit quelques choses intéressantes (c'est rare ;-)). Mais je ne suis pas d'accord avec tout. Bon, je vais perdre ma pause de midi à écrire cela, mais c'est quand même important (ou du moins, cela m'intéresse...). Je précise tout d'abord que je vais parler de plein de choses que je ne maitrise pas complétement, donc si je dis des bêtises, c'est normal.

Tout d'abord, l'affaire Bloukblouk. J'aurais tendance à penser comme Daniel Glazman : être extrémiste à ce point-là, ce n'est pas une bonne chose. A mon humble (modeste, si Bastien préfère) avis, ce que tout le monde devrait respecter, c'est la liberté de chacun. Si je décide de faire du logiciel propriétaire, c'est mon droit. Point final. Dans un monde parfait, dans lequel les oiseaux chanteraient autour de ma tête pendant que je serais couché sur un matelas confortable en train de boire des jus de fruits toute la journée durant, il me semblerait préférable qu'aucun logiciel propriétaire n'existe et que chacun partage tout. En fait, dans ce monde parfait, la question n'aurait même pas lieu d'exister et les logiciels libres seraient une évidence pour chacun. Dans le monde actuel et réel, les gens doivent gagner leur vie et ils n'ont pas forcément la possibilité ou le choix de faire du logiciel libre même s'ils le veulent. Il n'y a pas de honte à demander de l'argent pour quelque chose qui a demandé du temps. Je connais des gens qui travaillent sur des logiciels propriétaires, qui sont heureux de le faire et qui ont des clients satisfaits. D'un point de vue personnel, si je crée un nouveau logiciel, j'essaierai de faire en sorte qu'il soit libre car je pense que ce sera mieux pour beaucoup de personnes, dont moi. C'est ma conviction personnelle. Les gens qui ne partagent pas cette conviction ont le droit de ne pas la partager. Ne pas tolérer des convictions différentes, c'est retourner des siècles en arrière.

Abordons maintenant la question de la liberté de la GPL. Lucas pense que la GPL est la meilleure licence pour le libre. Je suis à la fois d'accord et pas d'accord. Comme Daniel Glazman l'affirme, la GPL n'est pas libre : on ne peut pas faire ce qu'on veut avec le code car il y a des restrictions très importantes. Si on veut vraiment la liberté, il faut aller jusqu'au bout et l'offrir à tout le monde, même aux personnes qui font du logiciel propriétaire. A mes yeux, les licences BSD (sans la clause de publicité) et MIT sont vraiment libres. Je ne connais pas parfaitement la LGPL ni la MPL, donc peut-être qu'elles sont réellement libres et peut-être qu'elles ne le sont pas. Ceci étant dit, la GPL est une bonne licence pour deux raisons :

  • elle est presque libre, conservant en grande partie l'esprit qui me semble être celui du logiciel libre ;
  • elle est connue et a droit à beaucoup de publicité, donc elle permet de promouvoir facilement le logiciel libre auprès d'un grand nombre de personnes ;

Il ne faut pas oublier qu'effectivement, la GPL possède un côté virus. C'est ce côté virus qui est problématique car il enlève des libertés. Pour moi, c'est une licence politique ayant pour but de promouvoir le libre. Elle est adaptée au monde dans lequel nous vivons, mais honnêtement, elle n'est pas adaptée au monde utopique auquel j'aspire. Je ne connais pas les arguments de la FSF expliquant pourquoi la GPL est la meilleure licence pour le libre, et la seule réponse que j'ai trouvé est celle-ci qui montre clairement, du moins pour moi, que cette licence n'est pas totalement libre. Lucas, si tu as plus d'informations à ce sujet, je suis preneur.

Concernant le DRM, je pense encore une fois qu'il faut distinguer le monde réel et le monde parfait. Dans mon monde parfait, ce serait horrible. C'est tout. Dans le monde réel, si les entreprises veulent du DRM, c'est leur droit. Je pense que c'est une profonde erreur, mais elles en ont le droit. Ce qui n'est pas légal, cependant, c'est d'empêcher un utilisateur d'exercer son droit à la copie privée et d'entretenir une confusion dans l'esprit de l'utilisateur en lui faisant croire qu'il a des droits alors que ce n'est pas le cas (c'est notamment le cas avec les pseudo-CD qui en fait ne respectent plus la norme CD, si je ne m'abuse). Un autre problème est, comme le signale Lucas, que les techniques utilisées pour le DRM empêche l'utilisation du produit dans certaines conditions alors que cela ne devrait pas être le cas.

Enfin, parlons des brevets. Ces fameux brevets. Bon, je ne vous parle plus de mon monde idéal où ils n'existeraient pas. Les brevets existent pour protéger l'innovation dans le monde réel. Je pense que le réel problème ne réside pas dans le fait que les brevets logiciels soient valides ou non, mais dans le fait que des brevets sont accordés pour des inventions triviales ou qui ne sont même pas commercialisées, et ce, dans tous les domaines qui existent. La durée d'un brevet est aussi problématique quand cela touche les logiciels : vingt ans représentent une éternité dans le monde des logiciels. Je n'ai donc rien contre les brevets, mais le système qu'ils créent est malheureusement trop souvent utilisé pour bloquer l'innovation. Je pense qu'il serait intéressant d'avoir des échos de l'utilisation des brevets dans d'autres domaines que le logiciel, parce que peut-être personne n'est vraiment satisfait du système actuel.

Sunday 24 October 2004

Creative Commons en France

Depuis un certain temps, je souhaite utiliser une licence Creative Commons (je dis une car il y en a plusieurs), mais j'ai toujours été arrêté par le fait qu'on ne sait pas si celle-ci serait valide en France (le même problème existe aussi pour la GPL, soit dit en passant). Heureusement, une localisation était prévue. Sauf que cela n'avait pas l'air de bien avancer...

Je viens de tomber sur cette annonce : 19 novembre : Lancement Creative Commons en France. C'est bien. C'est même très bien ! Je crois que c'est un progrès vraiment important car ce sont presque les seules licenses qui sont adaptées au fur et à mesure pour les législations de différents pays. Et un effort tout particulier est porté pour que n'importe qui puisse en saisir les grandes lignes. Des licenses valides partout et accessible à chacun, avec un esprit libre, c'est tout simplement quelque chose de fantastique.

Plus d'informations sur Creative Commons en France sont disponibles sur ce site.

Monday 20 September 2004

Donnez vos livres !

On a tous chez soi des dizaines, des centaines de livres qu'on a lus, qu'on a adorés (ou qu'on a détestés...). Ils sont jolis. On y est attaché.

Ce week-end, je suis allé donné certains de mes livres : la Fnac a lancé une opération qui dure jusqu'au 25 septembre afin de redistribuer des livres à des associations. Tout le monde peut participer, et en plus, cela libère un peu de place chez vous et cela fait des heureux ailleurs. Donc allez-y vous aussi !

Et si vous lisez ceci après le 25 septembre ou si vous n'aimez pas la Fnac, sachez que les bibliothèques acceptent souvent des dons...

Tuesday 14 September 2004

Just work

Ce matin, j'ai eu une petite vision. En fait, cela fait quelques temps que j'ai cette petite vision, sauf que là, elle s'est tout simplement agrandie...

Depuis un bon bout de temps, je pense que tout devrait suivre la philosophie just work. De quoi parle-je ? Tout devrait fonctionner comme on s'y attend, de manière intuitive, sans aucun effort de la part de l'utilisateur. C'est vrai pour l'informatique, mais c'est surtout vrai pour tout ce qui nécessite une interaction : mon réveil, mon frigo, ma voiture, mon stylo, tout !

Bon, il n'y a rien de nouveau dans tout cela quand on y pense. En informatique, on peut par exemple penser au plug and play, à Zeroconf. C'est la philosophie qu'a choisi GNOME, c'est ce vers quoi Red Hat/Fedora se dirige, c'est ce que le projet Utopia vise (et certains me diront que c'est le point sur lequel Apple est très très fort). On a même des protocoles comme DHCP qui existent depuis un bon bout de temps. Bref, rien de nouveau.

Sauf que pour l'instant, tout cela, c'est surtout de l'informatique. Et cela n'intéresse pas plus qu'une personne sur 1000. En lisant des articles (pas forcément des publications, mais par exemple des articles comme ceux dans le dernier numéro de la revue de l'AINPG) et en allant à Mobiquitous 2004, j'ai entr'aperçu sans bien l'appréhender la généralité de cette philosophie.

Et ce matin, comme ça, d'un coup, ça m'est venu. Tout devrait suivre cette philosophie. Tout ce sur quoi je passe du temps pour comprendre comment cela fonctionne est à perfectionner. Cela semble peut-être une évidence à tout le monde, et cela me semblait une évidence aussi. Mais il y a eu un déclic qui a fait que cette évidence est devenue très importante. Et c'est peut-être dû à mon travail et au fait de considérer chaque objet comme potentiellement communicant. Car un object communiquant, c'est bien, mais un objet communiquant qui fonctionne tout seul et comme on s'y attend, c'est formidable !

- page 9 of 13 -

by Vincent