Depuis plusieurs jours, il neige étonnament beaucoup. Je ne me souviens pas d'avoir eu de la neige pendant autant de jours d'affilée ces dernières années. Certes elle ne dure pas forcément toute la journée, mais j'aime bien tout cela : je me sens flotter comme un petit flocon. Le matin, je regarde de loin la rue par ma fenêtre, avec le petit espoir de voir encore de la neige tomber...
Dimanche, en regardant distraitement, presque machinalement l'Isère, j'y ai vu des oiseaux. Ma surprise vint du fait qu'on aurait dit des mouettes. Sur l'Isère. Image décalée. Et pourtant, plus j'y pense, plus j'en suis convaincu. Peut-être cette petite vingtaine ou trentaine d'oiseaux étaient-ils en pleine migration. Je ne le saurai jamais. Mais je me souviendrai de mouettes en Isère.
Hier, en portant encore et toujours ce regard distrait dû à l'habitude, je tombai cette fois sur un canard. Un canard tout seul, flottant sur l'Isère et sous les flocons. Et voilà qu'il plonge sous l'eau. Il ne remonte pas, je m'arrête. Quelques secondes plus tard, il réapparait un peu plus loin en secouant fièrement la tête. Et il replonge. Un autre passant s'arrête et observe. Ce canard cherche-t-il des poissons pour se nourrir ? Plus personne ne resprire car il ne remonte toujours pas. Et il réapparait finalement, encore un peu plus loin. Le second passant ne le voit pas et m'interroge, un peu inquiet. Le canard remontait le courant de l'Isère en plongeant et en avançant ainsi de trois ou quatre mètres à chaque fois. Epreuve de titan.
En réfléchissant un peu, je me suis dit que sous la surface de l'Isère, la température était peut-être plus douce qu'à l'extérieur et ce petit canard en profitait certainement. J'aurais dû rester à le regarder, à le suivre le long de la rivière, juste pour savoir jusqu'où il irait. Mais moi aussi je refroidissais doucement à l'extérieur...
La petite promenade le long de l'Isère chaque matin et soir n'est finalement pas si désagréable.
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