C'est un bien beau sujet que j'aborde là : la liberté. J'aime beaucoup la liberté, et c'est une des raisons principales pour laquelle je m'intéresse au Logiciel Libre. Mais je ne m'intéresse pas qu'à la liberté des logiciels, loin de là, car d'autres libertés sont bien plus importantes. Comme la liberté d'accès à la connaissance, par exemple. Des projets comme Wikipedia et le projet Gutenberg sont fabuleux pour cette liberté. Et de manière générale, Internet est une grande avancée pour cette liberté. Mais je vais me restreindre un petit peu à la liberté de la science, car il y a déjà beaucoup à dire à ce sujet.
Je peux déjà vous parler des problèmes que rencontrent certains scientifiques pour exercer leur travail. Je pense qu'on peut facilement imaginer que les scientifiques subissent une pression politique, notamment dans certains pays où les libertés fondamentales sont loin d'êtres assurées. Je ne sais pas si la Biélorussie est un tel pays : à ma connaissance, c'est une démocratie, mais j'avoue ne pas trop connaitre ce pays. Pourtant, il y a en Biélorussie un cas qui illustre le problème des scientifiques non libres : le professeur Youri Bandajevsky a étudié les effets du césium 137 sur les enfants (suite à la catastrophe de Tchernobyl). Il a publié ses résultats. Et s'est fait arrêter. Maintenant, des comités et associations tentent de l'aider car il n'aurait jamais dû être arrêté et emprisonné.
Une autre entrave à la science qui existe est l'embargo que certaines organisations mettent en place à l'encontre de scientifiques provenant de différents pays. Ainsi, l'IEEE a mis en place un embargo envers ses membres de l'Iran, de Lybie, de Cuba et du Soudan, les empêchant d'avoir accès à certains services. En réalité, l'organisation a suivi l'administration américaine et son embargo commercial. La question n'est pas de savoir si l'embargo commercial est justifié ou non, mais de savoir si celui-ci a un quelconque rapport avec la science. Personnellement, je n'en vois pas, d'autant que l'IEEE a pour vocation d'être internationale. Et je ne suis pas le seul.
Enfin, il y a une longue tradition dans le monde scientifique de revues payantes qui imposent des restrictions sur l'accès aux résultats de recherche. PLoS s'oppose à cette tendance et cherche à faciliter l'accès à toutes les publications. Et apparemment, cela commence à bien fonctionner.
Il ne faut pas oublier qu'un certain pourcentage de scientifiques espèrent améliorer le monde. Simplement, parfois, il faut commencer par améliorer les choses chez soi avant d'aller chez les autres. Et c'est ce que nous faisons.
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